Un
soir que j'étais éméché,
Arpentant les rues de Pampelune
J'entendis le chant singulier
D'une boîte qui pleurait sous la lune.
Je la pris dans un geste tendre,
Sous mon veston je la glissais.
Et l'emmenais sans plus attendre
La consoler dans ma chambrée
Le
lendemain, à mon réveil,
La petite boîte à musique,
Allongée contre mon oreille,
Versait des larmes pathétiques.
Mû par un étrange caprice,
Je restais là à l'écouter :
Plus elle pleurait moins j'étais triste.
C'est elle qui me soulageait !
Refrain
:
Elle pleure toujours à ma place
La petite boîte à musique.
Dans le malheur elle me remplace,
C'est une boîte un peu magique
Depuis
que je l'ai adopté,
La petite machine à pleurer,
Tous mes amis me trouvent gai,
On m'invite dans les soirées.
Je n'ai plus jamais les yeux tristes,
Les yeux gonflés, rougis, cernés.
Sur mes lèvres, un joli sourire,
Un peu niais, je le reconnais.
Comme
je n' veux pas l'entendre geindre,
Je la laisse dans ma chambrée.
Tous les voisins viennent se plaindre :
Elle pleure à longueur de journée.
C'est là mon unique inquiétude,
En sachant qu'elle m'a remplacé :
Si elle pleure dans sa solitude,
C'est que je suis triste à pleurer
Les
soirs où je suis un peu ivre,
Abruti par le vin mauvais,
Je la vois qui nous délivre
Des souffrances de l'humanité.
Mentalement je lui fais l'amour
Pour qu'elle puisse enfanter, un jour,
Dix mille petites boîtes à musique
Qui comme maman seraient magique.
Voici
la morale de l'histoire :
Comme je ne savais plus pleurer,
Personne ne pouvait m'émouvoir,
Mon coeur restait toujours fermé.
Un soir, ne pouvant plus tenir
J'lui ai rendu sa liberté :
Qu'à un autre elle puisse servir,
Un homme que la vie a brisé.
Je
suis reparti un peu triste,
Sur ma joue une larme à coulé.
Et j'ai repris ma vie d'artiste.
Et j'ai réappris à pleurer...
Texte
: Christophe Ortiz dit "Christos"
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