Les
poètes ont vanté l'âge mûr,
l'âge adulte et ses fêlures,
Certains chantèrent pendant cent ans
Qu'il était doux d'avoir vingt ans.
La plupart se seraient damné
pour ne plus vivre que l'enfance.
Quant à moi, mes plus belles journées
Sont celles qui suivirent ma naissance :
Quel
grand bonheur d'être un bébé,
loin du ventre à trente sept degrés.
Maman a les seins bien gonflé,
on flotte sur un nuage de lait.
Quel grand bonheur d'être un bébé,
on peut vomir, régurgiter,
On peut roter, lâcher des pets,
c'est même vivement conseillé !
Quel
grand bonheur d'être un bébé,
On vit pleinement sa nudité.
Personne ne vient parler d'inceste
Quand maman nous caresse les fesses.
Quel grand bonheur d'être un bébé,
On ne nous a pas encore jugé,
On peut dormir toute la journée,
Sans se faire traiter d'assisté.
Mais
! Mais quelquefois...
Quel grand malheur d'être un bébé,
Toute la famille va défiler.
Ils font " areuh ", ils font " aga "
Avec des petites voix comme ça...
Ils disent " il a le nez d'son père,
C'est le portrait de sa grand-mère.
C'est un pianiste, voyez ses doigts...
Nous en feront un avocat ! "
Mais
! Mais malgré ça...
maman a les seins bien gonflé,
On flotte sur un nuage de lait
Texte
: Christophe Ortiz dit "Christos"
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