Ô Dieu des réjouissances,
Dieu des vins fermentés,
Prenez-nous par la main,
daignez nous emmener
Dans des lieux lumineux
où enfin nos yeux brillent,
Où la fumée nous noie,
où les bouteilles scintillent,
Où les regards des femmes,
soulignés d'un trait noir,
Où les rires échangés,
ces rires de comptoirs,
Nous arrachent un instant
à nos vies de mortels
Et nous font dire encore :
" ce que la vie est belle !!! "

Oui, noyez-nous encore
dans l'alcool et les rires,
Jusqu'à demain matin
que nous nous sentions vivre...

Ô Dieu des réjouissances,
Dieu des vins fermentés,
Prenez-nous par la main,
daignez nous emmener,
Car déjà sous le masque,
le Rimmel et les fards,
Se dévoilent les visages
dégoulinants d'envie,
Prélude aux porte-monnaie
qui n'voudraient pas rentrer :
" Un endroit, s'il vous plaît,
avant d'aller se coucher ! "

Un endroit lumineux
où enfin nos yeux brillent,
Où la fumée nous noie,
où les bouteilles scintillent,
Où les cercueils,
les gueuzes, toutes des mort-subitus,
Dansent un ballet funèbre
à la gloire de Bachus,
Où les têtes embrumées,
les vêtements légers,
Invitent à la fête,
à la joie partagée,
Nous arrachent un instant
à nos vies de mortels
Et nous font dire encore :
" ce que la vie est belle ! "

 

 


Texte : Christophe Ortiz dit "Christos"

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illustration : P'tite Nath
Noyez-nous !