Quand le printemps pointe le bout de ses seins,
Je siffle bêtement, je souris pour un rien.

Les robes fleurissent dans les rues matinales,
Les fleurs s'enhardissent à montrer leurs pétales.
Même les cravates de nos hommes d'affaires
Ont un air fripon et le nœud de travers.

Il flotte dans la ville des odeurs d'essence,
Qui, logique incongrue, viennent flatter nos sens.
Même les policiers, tous en bras de chemise,
Nous offrent leur P.V en nous faisant la bise.

Quand le printemps pointe le bout de ses seins,
Je siffle bêtement, je souris pour un rien.

Les arbres rachitiques du square de mon quartier
Sentent bouillir la sève dans leur tronc décharné.
Même les crottes de chiens constellant les allées,
Prennent des teintes irisées afin de nous charmer.

Le soleil nous lance des clins d'œil dans les vitres,
Equivoque et paillard, il vous ferait rougir.
Même le clochard du supermarché,
Fleur à la boutonnière, ce matin s'est rasé !

Quand le printemps pointe le bout de ses seins,
Je siffle bêtement, je souris pour un rien.

Je ne sais pas pour vous, mais quand vient le printemps,
Je dois régresser, je n'ai plus de jugement,
Je n'vois plus le mal, je souris pour un rien,
Quand enfin le printemps pointe le bout de ses seins !


 


Texte : Christophe Ortiz dit "Christos"

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Photo/montage : Nicolas Ricozzi
Le bout de ses seins