Mes
paupières sont flétries,
Mes yeux veinés de rouge,
J'ai les cernes épanouis,
Je baille sur tout ce qui bouge.
Aussi mon entourage
S'inquiète pour ma santé,
Je promets, je promets :
" Je vais me reposer ! "
Mais ils ne peuvent savoir
Que lorsque vient la nuit,
Recommence le cauchemar
Au chevet de son lit :
Mon fils ne dort pas,
Mon fils est un ingrat !
Je
lui parle et l 'apaise,
Alors il s'assoupit.
Sur la pointe des pieds
Je regagne mon lit.
Dès que Morphée revient
M'envelopper de son ombre,
Il hurle tant et bien
Que le sommeil m'en tombe.
Du
coucher à l'aurore,
Le même scénario,
Il pleure et se rendort
Jusqu'à me rendre idiot.
Mon fils est comme les chiens,
Il ne dort que d'un il,
Il s'est élu gardien
De mon futur cercueil.
Mon
fils ne dort pas,
Mon fils est un ingrat !
Oh,
j'ai tout essayé,
Jusqu'à la mouche Tsé-tsé,
A force de le piquer,
Elle est morte épuisée.
Même les somnifères
Sur lui n'ont pas d'emprise,
Aucune berceuse au monde
Ne pourrait l'endormir.
Il reste le cyanure
Ou le coup de marteau,
Mais malgré ses tortures,
Moi j'aime bien mon bourreau !
Mon
fils ne dort pas,
Mon fils est un ingrat
Je
m'arme de patience
Et j'attends qu'il grandisse,
Sachant que la vengeance,
Glacée, est un délice.
Je m'imagine déjà,
Lorsqu 'il rentrera tard,
Venant le réveiller
À sept heures moins le quart.
Mesquines et pathétiques,
Telles sont mes ambitions,
Mais elles me tiennent en vie. . .
Au chevet de son lit !
Mon
fils ne dort pas,
Mon fils est un ingrat !
Texte
: Christophe Ortiz dit "Christos"
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